Les symptômes 15 jours après une opération du canal carpien peuvent varier d’une personne à l’autre, mais plusieurs réactions sont fréquentes et généralement sans gravité. À ce stade post-opératoire, la cicatrisation est en cours, les tissus commencent à se régénérer, et les nerfs décompressés retrouvent peu à peu leur fonctionnement normal. Certains inconforts ou sensations anormales sont attendus, mais il est important de savoir distinguer ce qui fait partie d’un bon rétablissement et ce qui doit vous alerter. Voici un point détaillé pour vous accompagner dans cette phase de récupération.
Douleurs résiduelles ou picotements dans la main
Il est courant de ressentir encore quelques douleurs localisées 15 jours après l’intervention. Ces douleurs se situent souvent au niveau de la paume, autour de la cicatrice, ou dans le poignet. Elles peuvent se manifester sous forme de tiraillements, de brûlures légères ou de picotements. Ces sensations sont liées à la cicatrisation des tissus et à la reprise de fonctionnement du nerf médian.
Il n’est pas rare non plus que les fourmillements, initialement présents avant l’opération, soient encore perceptibles à ce stade. Dans la majorité des cas, ils diminuent progressivement dans les semaines qui suivent, en particulier la nuit. Si les douleurs sont modérées et diminuent au fil des jours, cela fait partie du processus normal.
Il peut être utile d’appliquer de la glace sur la zone pendant 10 minutes, plusieurs fois par jour, et de surélever la main pour limiter l’inflammation. Les antalgiques prescrits au moment de la sortie peuvent encore être utilisés de manière ponctuelle, selon l’intensité de la gêne.
Inflammation locale et gonflement du poignet ou des doigts
Un gonflement modéré du poignet ou des doigts est encore fréquent 15 jours après l’intervention. Ce phénomène est lié à la réaction inflammatoire naturelle du corps et à la limitation des mouvements pendant les premiers jours post-opératoires. Les doigts peuvent paraître raides le matin, avec une sensation de main engourdie ou molle.
Pour favoriser le drainage et accélérer la résorption de l’œdème, il est conseillé de mobiliser doucement les doigts plusieurs fois par jour. Ouvrir et fermer la main, étirer les doigts un à un, ou faire rouler une balle souple dans la paume permet de relancer la circulation.
Le gonflement devient préoccupant s’il s’accompagne de rougeur vive, de chaleur locale intense ou de fièvre. Dans ce cas, il est important de consulter rapidement car il peut s’agir d’un début d’infection.
Sensation de raideur ou de perte de force
La plupart des patients ressentent une certaine raideur au niveau de la main et une perte de force dans les 15 jours qui suivent l’opération. Ces symptômes sont normaux : l’immobilisation, les douleurs post-opératoires et l’inflammation limitent l’usage des muscles de la main. Cela peut gêner certains gestes quotidiens simples, comme ouvrir un bocal ou tourner une poignée.
Cette faiblesse est temporaire. Avec des exercices simples (saisir une serviette, presser une mousse souple, faire des mouvements circulaires du poignet), la force revient progressivement. Il est généralement inutile de forcer, mais une mobilisation douce et régulière accélère le retour des capacités fonctionnelles.
La kinésithérapie n’est pas systématiquement prescrite, mais elle peut être proposée si la récupération est lente ou si la gêne persiste au-delà de la quatrième semaine.
Évolution de la cicatrice et sensibilité cutanée
La cicatrice commence à se refermer complètement vers la deuxième semaine, mais elle peut rester rouge, sensible, ou légèrement boursouflée. Il est possible de ressentir des tiraillements lors des mouvements du poignet ou des picotements autour de la zone opérée. Cela est lié à la cicatrisation des tissus profonds et des terminaisons nerveuses cutanées.
Il est conseillé de masser doucement la cicatrice avec une crème cicatrisante (type dexeryl ou cicaplast) pour assouplir la peau et améliorer l’aspect esthétique. Ce massage, effectué deux fois par jour pendant quelques minutes, permet aussi de limiter les adhérences sous-cutanées.
Certains patients notent une perte de sensibilité localisée autour de la cicatrice. Cela peut durer plusieurs semaines, voire quelques mois, selon les cas. La récupération est progressive, et les sensations fines reviennent le plus souvent sans intervention.
Troubles persistants ou signes d’alerte à surveiller
Même si la majorité des symptômes sont bénins et transitoires, certains signes doivent être signalés rapidement à votre chirurgien ou médecin traitant. Ils peuvent indiquer une complication rare, mais qui nécessite un suivi particulier.
Soyez attentif à :
- une douleur intense et continue non soulagée par les antalgiques
- une main très enflée, chaude, rouge, accompagnée de fièvre
- une incapacité à bouger certains doigts sans cause mécanique visible
- une perte complète de sensibilité dans le pouce, l’index ou le majeur
- un écoulement anormal ou purulent au niveau de la cicatrice
Dans ces situations, une consultation rapide permet de mettre en place les soins adaptés, éviter les séquelles et rassurer sur l’évolution.
Reprise des gestes du quotidien et adaptation progressive
À 15 jours de l’opération, la majorité des gestes légers du quotidien peuvent être repris : se laver, s’habiller, utiliser une fourchette, écrire. L’objectif est de retrouver progressivement l’usage de la main, sans précipitation ni mouvement brusque.
Les efforts plus soutenus (port de charges, gestes répétitifs, sport) doivent encore être évités, sauf avis contraire du chirurgien. L’arrêt de travail est en général de 3 à 6 semaines selon l’activité professionnelle.
Chaque corps réagit différemment, et le rythme de récupération dépend de plusieurs facteurs : l’ancienneté des symptômes avant l’opération, l’état du nerf, le type d’intervention (ouverte ou endoscopique), l’âge, la condition physique globale. Patience, douceur et vigilance sont les clés d’une récupération réussie à ce stade post-opératoire.
