Le médicament Rexorubia a été retiré du marché français en raison d’un manque d’efficacité démontrée et d’un encadrement réglementaire devenu plus strict, notamment pour les médicaments anciens à base de substances minérales. Utilisé depuis plusieurs décennies, ce complément nutritionnel avait sa place dans de nombreuses armoires familiales. Pourtant, malgré son image rassurante et traditionnelle, il ne répondait plus aux exigences actuelles en matière de sécurité, de traçabilité et d’efficacité clinique. Voyons ensemble ce qui a motivé cette décision, et ce qu’il faut savoir si vous l’avez utilisé ou envisagiez de le faire.
Une composition ancienne jugée non conforme aux normes actuelles
Rexorubia était un médicament à base de phosphates, de calcium, de sels minéraux et de vitamines du groupe B. Il était présenté comme un fortifiant pour les enfants, les personnes âgées ou les adultes fatigués. Son goût sucré et sa texture de poudre orange en ont fait un produit populaire, souvent recommandé de génération en génération.
Mais depuis les années 2000, les autorités sanitaires ont renforcé les critères de qualité et d’efficacité des médicaments mis sur le marché. Ces exigences imposent aux laboratoires de fournir des données précises sur l’innocuité, la biodisponibilité des ingrédients actifs et l’efficacité thérapeutique prouvée par des études cliniques. Or, Rexorubia, autorisé bien avant cette période, n’avait jamais été réévalué avec ces méthodes.
Ce manque de données validées a conduit à une réévaluation défavorable. La présence de certaines substances, comme le phosphate tricalcique ou des sels de fer, nécessite désormais des preuves solides pour justifier leur usage thérapeutique. Ne répondant plus aux standards, le médicament ne pouvait pas rester sur le marché.
Un avis défavorable de l’agence du médicament
L’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a lancé plusieurs procédures de réévaluation sur les spécialités anciennes sans autorisation de mise sur le marché (AMM) formelle. Rexorubia faisait partie de ces médicaments dits “anciens” qui bénéficiaient d’un statut particulier, dit “usage prolongé bien établi”, mais qui restaient vulnérables en cas d’absence de preuves actualisées.
En 2020, un rapport de l’ANSM a pointé l’absence de justification scientifique suffisante pour maintenir Rexorubia sur le marché. Le fabricant n’a pas fourni de données d’études récentes prouvant son efficacité dans les indications revendiquées (fatigue, convalescence, croissance, etc.).
En l’absence de réponse jugée satisfaisante, l’autorisation a été suspendue puis retirée. Cette décision s’inscrit dans une politique plus large de rationalisation et de sécurisation du marché pharmaceutique français, en éliminant les produits dont les bénéfices sont jugés insuffisants par rapport aux risques ou à l’absence de preuve.
Des formulations obsolètes face aux compléments modernes
L’un des problèmes posés par Rexorubia est sa formulation. Bien que présentée comme naturelle, elle repose sur des minéraux peu assimilables et des excipients sucrés peu adaptés aux standards actuels de santé publique. Par exemple, les sels minéraux qu’il contenait sont moins bien absorbés que les formes modernes comme les citrates ou les bisglycinates utilisés aujourd’hui dans les compléments alimentaires de qualité.
Nos habitudes de consommation ont évolué : les produits à base de sucre ajouté sont désormais déconseillés, notamment chez l’enfant. Or, une cuillère de Rexorubia contient plusieurs grammes de saccharose, ce qui pose problème sur le plan métabolique et dentaire. Les recommandations nutritionnelles actuelles privilégient les formules sans sucre, sans arômes artificiels et avec une traçabilité claire.
Dans ce contexte, Rexorubia apparaissait dépassé, même s’il restait bien toléré par la plupart des utilisateurs. Les fabricants de compléments et les pharmaciens s’orientent désormais vers des formules plus ciblées, mieux dosées et appuyées par des données scientifiques solides.
Une disparition regrettée par certains patients fidèles
Pour beaucoup de familles, Rexorubia évoquait un produit familier et rassurant. Il était utilisé de manière préventive, parfois sans avis médical, dès les premiers signes de fatigue, pendant la croissance des enfants ou après une maladie. Sa disparition a donc pu surprendre et attrister certains patients habitués à ses effets.
Il faut comprendre que ce retrait n’est pas lié à un danger immédiat ou à des effets secondaires graves documentés. Il s’agit d’un retrait réglementaire, lié à un défaut d’adaptation aux exigences modernes de la pharmacopée. Les utilisateurs réguliers de Rexorubia peuvent être rassurés : ce produit n’était pas toxique, mais simplement obsolète sur le plan réglementaire.
Si l’on souhaite retrouver un équivalent, il existe aujourd’hui des compléments alimentaires plus récents, avec des compositions similaires, mais mieux assimilées et formulées sans sucre. Demander conseil à un professionnel de santé permet d’identifier des alternatives adaptées à chaque situation.
Des alternatives disponibles en pharmacie ou magasin bio
Même si Rexorubia n’est plus vendu, il est possible de retrouver des compléments alimentaires à visée tonifiante, adaptés à la croissance ou à la récupération, en pharmacie ou dans les rayons spécialisés. Voici quelques pistes :
- les complexes multivitaminés avec minéraux biodisponibles (zinc, magnésium, fer si besoin, calcium)
- les formules naturelles à base de spiruline, d’acérola ou de gelée royale
- les produits riches en vitamine B12 et B9 pour soutenir l’énergie et la concentration
Ces compléments sont souvent mieux tolérés, sans sucre, sans arôme artificiel et avec des formats pratiques (gélules, poudre, comprimés à croquer). Leur efficacité est plus ciblée et leur traçabilité clairement affichée.
Il est conseillé de bien adapter le choix du produit à l’âge, aux besoins physiologiques et à l’éventuelle prise d’autres médicaments. Là encore, un échange avec le pharmacien ou un nutritionniste peut permettre d’identifier la meilleure solution de remplacement.
Une vigilance accrue sur les médicaments anciens
Le retrait de Rexorubia s’inscrit dans une tendance de fond : la réévaluation progressive des médicaments anciens encore commercialisés sans autorisation conforme aux critères actuels. Cela concerne plusieurs dizaines de spécialités en France, souvent très connues du grand public, parfois prescrites depuis plusieurs générations.
Les autorités de santé cherchent à s’assurer que chaque médicament vendu en pharmacie réponde à trois critères précis : efficacité prouvée, sécurité démontrée, qualité de fabrication garantie. Dès lors qu’un produit ne respecte pas ces bases, il peut être retiré à tout moment, même s’il est ancien ou populaire.
Cette démarche vise à mieux protéger les patients, tout en laissant la place à des produits plus récents, mieux étudiés, et souvent plus adaptés aux besoins actuels. En gardant un esprit ouvert et bien informé, nous pouvons facilement trouver des alternatives efficaces et sûres pour remplacer un produit comme Rexorubia.
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